gabegie

Et parfois, le souvenir d’une période, six mois en arrière, durant laquelle tu étais libre de tes journées — non, elles disposaient de toi, elles t’asseyaient sur une chaise, elles te tiraient de ton lit le matin. Disposant d’une lumière capable d’envelopper ton corps, elles coulaient dans ses fibres la substance même de la disponibilité — ce souvenir heurte ton front au cours d’une soirée engloutie par l’impuissance à envisager la semaine qui s’annonce. Sous le choc ton crâne sursaute, et cette main, ta sœur dernière, ce fidèle compagnon de gabegie, n’est plus bonne qu’à se poser sur ton front sans doute illuminé par le désespoir.

François Rosset, Froideur, Michalon, p. 97.

David Farreny, 4 mars 2008

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