lampes

Comme des lessives déchirées par les puissants vents du nord

mes heures tremblent aux fenêtres

Je me répète souvent qu’il aurait mieux valu ne pas naître

je pardonne mal à ces deux sexes noués qui m’ont jeté ici-bas

je ne réclamais pas la peur la frénésie la solitude

la rue barrée par les ombres des hallucinations

la porte qu’on ouvre avec des gestes craintifs en craignant

de trouver dans le couloir sombre la horde de rats assoiffée de sang

Je n’avais rien demandé Je fus malgré moi conçu

Quarante-deux fois l’angoisse a incendié mes tempes

La nuit mes doigts somnambules tressent la corde du pendu

mes yeux sont le repas des gros insectes qui hantent les lampes

Seule la mer berce la douleur

À la pointe de Trévignon je hume le sel et les cargaisons pourries

la lumière des mouettes déchirant l’écume m’allège

Je sais que j’ai payé mes dettes. Je suis blanc comme neige.

André Laude, « Un temps à s’ouvrir les veines », Œuvre poétique, La Différence, p. 333.

David Farreny, 31 déc. 2008

mot(s) :

auteur :

rechercher 🔍fermer