suppriment

La nature est l’esprit en tant qu’il s’est rendu étranger à lui-même, qui, en elle, est seulement dissolu, un dieu à l’image des bacchantes, qui ne se réfrène et ne domine pas ; dans la nature, l’unité du concept se dissimule.

Il faut que la considération pensante de la nature considère comment la nature est, en elle-même, ce processus consistant, pour elle, à devenir esprit, à supprimer son être-autre, — et comment, à chaque degré de la nature même, l’Idée est présente ; rendue étrangère à l’Idée par sa séparation d’avec elle, la nature est seulement le cadavre de l’entendement. Mais la nature n’est qu’en soi l’Idée, raison pour laquelle Schelling l’appela une intelligence pétrifiée, et d’autres, même, l’intelligence gelée ; cependant, le dieu ne reste pas pétrifié et trépassé, mais les pierres crient et se suppriment pour se faire esprit.

Georg Wilhelm Friedrich Hegel, « Des manières de considérer la nature (additions) », Encyclopédie des sciences philosophiques, II. Philosophie de la nature, Vrin, pp. 347-348.

David Farreny, 28 fév. 2011

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