inconfort

Car aimer demeure le plus inquiétant des rapports entre humains. À l’euphorie de la rencontre de deux solitudes qui s’évertuent à coexister, se mêlent bien vite la sensation de la corrosion du temps qui passe, l’angoisse de la séparation, la certitude de la perte. On peut comprendre qu’à la perspective de s’exposer à de telles souffrances, il soit plus simple, plus rassurant, plus petit-bourgeois, de s’adonner à la routine de la débauche ou à la prouesse du conjungo. L’amour est la forme la plus exquise de l’inconfort de vivre.

Frédéric Schiffter, « 10 », Philosophie sentimentale, Flammarion.

David Farreny, 25 juin 2024

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