déçu

Il faudrait savoir résister à la tentation de la rencontre, remettre toujours à plus tard cet instant où s’abolit la magie du rêve et où la réalité reprend ses droits. Nous n’aimons que des fantômes.

Mais il y a la curiosité. Mais il y a le sexe. Mais il y a la trahison. Mais il y a, plus que tout, le désir d’être déçu. Qui dira jamais le charme inaltérable de la déception ? Qui dira jamais le bonheur de se retrouver seul dans sa chambre, convaincu que le meilleur n’était pas grand-chose et que médire de l’existence, surtout quand elle vous comble, procure une jouissance que même les jeunes filles sont rarement en mesure de vous donner.

Roland Jaccard, Topologie du pessimisme, Zulma, p. 18.

David Farreny, 7 oct. 2024

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