assimilation

Pour l’homme jeté dans la nuit du monde et l’inintelligible immensité de l’univers, la vérité est insupportable. Ce qui est insupportable est vrai. La nuit a raison contre le jour, cette illusion provisoire. La nuit, le froid, la solitude, la peur, la douleur sont vrais. Si les punaises des champs de mon bureau pouvaient observer comme moi l’absurdité de leur de leur sort et la vanité de leurs laborieuses entreprises pour y échapper, ou pour donner un sens à leur égarement pitoyable, la vérité les tuerait d’un coup. Nous sommes des punaises des champs sur le bureau d’un écrivain étranglé, qui montons à l’assaut de sa lampe d’architecte pour mieux nous griller à l’ampoule (à moins qu’il n’intervienne in extremis, par assimilation de destins).

Renaud Camus, « Plieux, lundi 24 mars 2025, onze heures et quart, le matin », Journal 2025. 🔗

David Farreny, 24 mars 2025

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