auteur : Éric Chevillard
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phrase

J’allongeai ma phrase, multipliant les détours et les obscurités sans parvenir à le semer et je me sentis alors gagné par l’épouvante.

Éric Chevillard, « mercredi 29 mai 2024 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 23 juin 2024
pipés

On en foule toujours le même côté. Les pavés sont pipés.

Éric Chevillard, « lundi 18 novembre 2024 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 9 déc. 2024
pipi

L’auteur de ces lignes participant de toutes ses forces à la surproduction actuelle est sans doute mal placé pour s’en offusquer (ou voudrait-il se débarrasser d’encombrants rivaux ?), mais six cent romans publiés en septembre et octobre, voilà qui paraît légèrement excessif au regard de la soif de lecture de nos contemporains. C’est renverser l’océan sur un buvard puis faire encore pipi derrière.

Éric Chevillard, Le désordre azerty, Minuit, p. 36.

Cécile Carret, 4 fév. 2014
plantés

N’est ineffable ou indicible que la chose dont j’ignore le nom. Et même, avec les mots dont je dispose, je peux élaborer la périphrase qui colmatera cette lacune lexicale. Le sentiment, assez commun, de vivre ou d’éprouver des expériences que le langage humain ne saurait décrire relève plutôt, je le crains, d’une exaltation proche de celle qui nous fait appréhender parfois, croyons-nous, l’existence de Dieu ou la présence des morts, une espèce d’illusion mystique qui a pour unique fondement notre incapacité à nous résoudre à n’être que ce que nous sommes, des animaux mortels, certes fines mouches et rusés renards, mais plantés dans nos corps et dans ce monde sans issue.

Éric Chevillard, « mercredi 13 novembre 2013 », L’autofictif. 🔗

Cécile Carret, 13 sept. 2014
plein

AGATHE – Mais y en a plein qui sont jamais nés !

MOI – Qui ? Quoi… ?

AGATHE – Des gens.

Éric Chevillard, « mercredi 19 mars », L’autofictif. 🔗

Cécile Carret, 19 mars 2014
ploient

J’ai pris un peu de poids. Je m’en avise surtout quand je butine. À présent, les tiges ploient.

Éric Chevillard, « dimanche 22 septembre 2024 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 16 oct. 2024
plus

La littérature voulait être plus que ça. Elle voulait se substituer au monde.

Éric Chevillard, « jeudi 19 septembre 2013 », L’autofictif. 🔗

Cécile Carret, 22 sept. 2013
plutôt

Tout le jour, j’avais échappé à sa traque obstinée. Mais là, je n’en pouvais plus. En trois bonds, le lion fut sur moi. Il me fit rouler au sol d’un coup de patte et, comme il s’apprêtait à refermer ses crocs sur ma gorge, je lui montrai le soleil qui se couchait derrière les hautes herbes :

– Ce n’est pas plutôt l’heure où vous allez boire ?

Éric Chevillard, « lundi 9 juin 2014 », L’autofictif. 🔗

Cécile Carret, 12 sept. 2014
pointer

À se demander toutefois si notre sensibilité n’est pas cette antenne qui en toute situation va pointer avec précision la zone d’inconfort, d’angoisse et de malaise.

Éric Chevillard, « jeudi 17 juillet 2014 », L’autofictif. 🔗

Cécile Carret, 12 sept. 2014
poître

C’est déjà bien pénible d’être si prévisiblement un être humain, s’il faut ajouter à cette caricature les traits d’un folklore ombrageux, ne manger que de l’ourgnoule fumée, ne jouer que du biolin, se coiffer en toute saison d’un poître et danser la valdouille tous les 23 juillet… Le nationalisme redouble la malédiction.

Éric Chevillard, « mardi 14 août 2018 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 27 fév. 2024
post-it

Puis nous levons le nez et il nous apparaît que tout notre avenir tient sur quelques post-it collés sur un mur.

Éric Chevillard, « lundi 26 mai 2014 », L’autofictif. 🔗

Cécile Carret, 13 sept. 2014
postérité

L’écrivain œuvre pour la postérité. En effet, plus il aura écrit de livres, plus il laissera de cendres.

Éric Chevillard, « mardi 17 septembre 2019 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 17 mars 2024
pourvoir

qui liera en fagots les traits de l’averse afin de pourvoir en eau les terres arides ?

[…]

qui fera pousser une brosse au bout de la queue de l’âne vainement agitée – et le meunier regagnant sa demeure n’aura plus de farine sur son paletot ?

[…]

qui, mais qui va permettre à la bûche de retourner une deuxième fois au feu et grâce à qui le verre sera-t-il une peau sensible ?

[…]

quel architecte inspiré dirigera la coulée de lave avec tant de maestria qu’elle formera en se solidifiant une cité radieuse ?

Éric Chevillard, Dino Egger, Minuit, pp. 56-57.

Cécile Carret, 29 janv. 2011
pratique

Il suffit d’incliner ton prie-Dieu, de fixer deux roulettes à ses pieds arrière, et ça te fait un diable, plus pratique.

Éric Chevillard, « vendredi 27 septembre 2024 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 16 oct. 2024
prend

Le passé demeure, c’est le présent qui ne prend pas.

Éric Chevillard, « dimanche 30 juin 2024 », L’autofictif. 🔗

David Farreny, 23 juil. 2024

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