œuvre : Ma vie et autres trahisons, Roland Jaccard
dessein

Le moment était venu de lui demander d’écarter ses cuisses, de lui caresser le sexe, de mordiller ses seins, de la pénétrer à la condition qu’elle le veuille vraiment. Parfois, je feignais de ne pas y parvenir. Il lui fallait encore faire des efforts. Plus d’ardeur. Plus de perversité. Enfin, j’étais en elle. Je sentais chaque contraction de son vagin. Cela pouvait durer des heures. Il faut l’avoir vécu pour le croire. Même moi, parfois, je croyais avoir rêvé. Impossible que Candy m’ait rejoint. Impossible que j’aie joui si intensément. Impossible qu’on puisse se livrer pendant des années à un jeu aussi absurde. Et d’ailleurs, qui se jouait de qui ? Et dans quel dessein ?

Roland Jaccard, Ma vie et autres trahisons, Grasset, pp. 25-26.

David Farreny, 7 oct. 2024
idéaux

Je collectionne leurs photos. L’une pose volontiers nue, l’autre en écolière japonaise. Je pourrais vivre en sybarite, mais je m’éreinte à écrire des livres et à travailler pour des éditeurs. Cela ne me dissuade pas de prôner le détachement et de prêcher l’abstinence. La conduite de ma vie est à l’opposé de ma philosophie. Mais le pape n’est-il pas celui qui croit le moins en Dieu ? Et l’athée militant n’est-il pas l’homme pieux par excellence ? Par une bizarre configuration des choses, nous ne pouvons exprimer que des idéaux qui nous sont étrangers.

Roland Jaccard, Ma vie et autres trahisons, Grasset, pp. 18-19.

David Farreny, 7 oct. 2024

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