œuvre : Topologie du pessimisme, Roland Jaccard
déçu

Il faudrait savoir résister à la tentation de la rencontre, remettre toujours à plus tard cet instant où s’abolit la magie du rêve et où la réalité reprend ses droits. Nous n’aimons que des fantômes.

Mais il y a la curiosité. Mais il y a le sexe. Mais il y a la trahison. Mais il y a, plus que tout, le désir d’être déçu. Qui dira jamais le charme inaltérable de la déception ? Qui dira jamais le bonheur de se retrouver seul dans sa chambre, convaincu que le meilleur n’était pas grand-chose et que médire de l’existence, surtout quand elle vous comble, procure une jouissance que même les jeunes filles sont rarement en mesure de vous donner.

Roland Jaccard, Topologie du pessimisme, Zulma, p. 18.

David Farreny, 7 oct. 2024
disparu

« Si nous ne détruisons pas nos pensées, nos pensées nous détruiront », écrivait Stirner. Le seul sens que peut avoir notre vie, c’est de dissoudre le fantôme du monde. Si une pensée te ronge, débarrasse-t-en en la pensant jusqu’au bout, conseillait encore Stirner. Consume-la en la faisant intensément travailler : elle aura bientôt disparu et tu seras libre. Et l’illusion détruite.

Roland Jaccard, Topologie du pessimisme, Zulma, p. 10.

David Farreny, 7 oct. 2024
longueur

Et puis, de toute manière, il faut mettre en pratique l’art de rompre : avec les autres, avec soi-même, avec la vie. Toutes nos ambitions, tous nos désirs, toutes nos émotions ne sont que des leurres grâce auxquels la comédie tire en longueur sans aboutir à une solution.

Roland Jaccard, Topologie du pessimisme, Zulma, p. 31.

David Farreny, 7 oct. 2024

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