œuvre : Journal de galère, Imre Kertész
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sens

Ainsi, toute vie est un exemple et doit être vécue comme tel. Toute vie s’adresse à quelqu’un et c’est dans cette mesure – uniquement dans cette mesure – qu’elle a un sens, même si le sens de la vie reste par ailleurs totalement obscur.

Imre Kertész, « 1989, 7 mars », Journal de galère, Actes Sud.

David Farreny, 9 déc. 2024
tranquillement

J’en sais assez sur l’homme pour — au moins de ce point de vue — mourir tranquillement.

Imre Kertész, « 1990, avril », Journal de galère, Actes Sud.

David Farreny, 9 déc. 2024
vaincu

Je me suis sondé en toute sincérité : je suis libre et vide. Je ne désire rien, ne ressens rien. Tout au plus la honte de la procédure. — Les trompettes se turent. “Nous avons vaincu !” soupira le général, puis il mourut.

Imre Kertész, « 1975, avril », Journal de galère, Actes Sud.

David Farreny, 8 déc. 2024
voyante

L’idéologie montre tout comme un processus, mais les événements réduisent constamment en miettes cette présentation illusoire ; et quand les choses sont passées, l’idéologie se relève laborieusement et tâche de rétablir le processus jusqu’à l’événement suivant. Elle fait penser à une mauvaise voyante : elle ne sait pas prévoir l’avenir mais, une fois qu’il est là, elle constate que rien d’autre ne pouvait arriver d’après les signes prémonitoires, et ainsi la nécessité se rétablit.

Imre Kertész, « 1984, 25 mai », Journal de galère, Actes Sud.

David Farreny, 9 déc. 2024

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