« Je revois mon père garant son camping-car à proximité d’un relais autoroutier, en période de départ en vacances. J’ai assisté à la scène, plusieurs fois. Beaucoup de choses passaient, en quelques minutes, sur son visage. Une perplexité désolée le plus souvent, de l’amusement ; parfois, fugitivement, une espèce d’envie ; mais plus souvent que tout un immense, un insondable mépris. Jamais en tout cas je ne l’ai vu descendre d’un coup, sitôt son véhicule garé, pour se mêler aux familles, aux bandes de jeunes partant ensemble en vacances, faisant la queue pour acheter leur duo jambon-fromage. À chaque fois, je l’ai vu observer une pause de quelques minutes avant de rejoindre la foule de ses semblables ; et ces minutes, comme elles me paraissaient longues ! » (M.H.)